OMS Stade 4 pas de panique !!!

Publié le par Dr Michel S.F.Vermeulen

 J'entends à mes côtés la respiration calme et profonde de ma chère et tendre femme. Quel bonheur de regarder son visage serein et angélique.Ses longs cheveux noirs entourent son visage de madonne. Le vrombissement rapproché  d'un charter, chargé  de vacanciers du troisième âge, fait trembler la maison. Je jette un dernier regard tendre vers la vie tranquille ensommeillée dans les rêves de printemps, et je me glisse silencieusement hors de mon lit. Le parquet craque doucement, elle pousse un soupir,  déjà je descends les escaliers en effleurant les marches du bout des pieds.      

Je pousse la porte menant au jardin. Un vent frai parfumé m'étourdit. Je marche dans l'herbe mouillée de rosée, et la terre me remplit d'énergie. Les fleurs me regardent et attendent le mouillé de mon arrosoir.  L'oiseau m'épie, il ne s'envole pas, on est complice, on se partage la vie naissante, alors on se salue.Tantôt tu dormiras à l'ombre dans le creux des fourrés, et moi j'irai courir les rues pour faire visite à mes patients, alors ...à ce soir mon ami, avant que le soleil ne se couche, garde bien le jardin et prends garde aux chats de passage....

J'allume le percolateur. J'attends le début de son crachottement, et rassuré je descends dans mon bureau.. J'ouvre tout grand la fenêtre de mon cabinet médical donnant  sur le jardin, et j'appuie sur le bouton fatidique. Un ronronnement avec des cliquetis et des craquements annonce un écran  blanc comme le vide, blanc comme la mort, blanc comme la feuille blanche du destin, en attente de la délivrance et de l'accouchement des mots.

Je vais aux nouvelles sur le net, et je pars en voyage pour survoler les continents. Je connais mes trajets, et ce matin je me dirige vers l'Indonésie, car hier soir le site de mes amis français sur la grippe aviaire, m'avait laissé perplexe. Voici un extrait de leur article gravé dans ma mémoire de la nuit:"Hier, nous apprenions que six patients étaient suspectés pour des symptômes de grippe aviaire. Aujourd'hui, ce chiffre est passé à neuf patients. Voici les derniers détails de ces cas: Le nombre de patients suspects de grippe aviaire traités dans l'enceinte de l'hôpital Meutia...." 
                                       A SUIVRE ....VOICI --->

Sur le moteur de recherche de l’internet, je tape avec rapidité et automatisme: «avian flu». Mon regard avisé parcours les titres du jour. Soudain ma lecture rapide en diagonale  se bloque comme un coup de frein,  devant un obstacle imprévu : « familial cluster or epidemic’s start ?». Il a été écrit cette nuit, car il porte la date du jour.
Source :Xingua-post.  Author : unknown " Un médecin de l’Hôpital de X,  désirant garder l’anonymat,  se voit dans l’obligation morale d’annoncer la présence de nombreuses hospitalisations  dans le service de médecine interne qu’il dirige. La plupart des patients sont atteints principalement  de symptômes respiratoires de gravité diverses . Ils proviennent tous d’un petit village perdu dans un coin de montagne,  situé à une dizaine de kilomètres de l’hôpital. Un vent de panique a  gagné  la population du village. Celui-ci voit ses habitants fuir petit à petit les lieux  dans la hâte et la précipitation, pour se diriger aux alentours de l’hôpital. Quelques vieillards s’abandonnent au destin de la mort dans  ce petit village à l’agonie. Les autorités locales provinciales se refusent à toutes déclarations ou interventions, de peur d’augmenter encore plus les mouvements de panique des villages avoisinants, et de plus ils manquent totalement de directives et de moyens pour faire face à cette catastrophe débutante » .

Bouleversé par cette  appel de détresse , je me mets à chercher  fébrilement  d’autres articles confirmant cette annonce, mais en vain . Le monde entier se « porte bien »:
il continue sa route imbécile de production -consommation.

Le ding dong de l’horloge de mon bureau me rappelle à l’ordre. Ah oui, où en étais-je, c’est cela, une tasse de café,  un morceau de pain, et des nuages noirs plein la tête, car j’ai  un mauvais pressentiment.  Allez bon, basta avec les rumeurs ,. Il faut me dépècher car la journée va bientôt s’animer . Encore quelques instants de douceur : mon corps crépite sous la pluie tropicale de la douche ,  mais  en  pensées, je  voyage quelque part là bas très loin où se joue, peut-être un drame.

 Je m’arrache à mes pensées, et je tire un rideau sur cette fenêtre de la vie.  Dans la précipitation je m’habille et je descends quatre à quatre les escaliers.
Dans la petite cuisine j’embrasse ma femme s’affairant à préparer le petit-déjeuner. La chaleur de la famille, autour de la table du matin, me laisse croire à la vie, les enfants déversent leurs flots de paroles comme un ruisseau bienheureux. Au revoir les enfants … et bonjour au conducteur de tram  et puis à tout …La porte d’entrée devenue sortie, claque en résonnant …  le  téléphone sonne …. oui madame , c’est bien cela …comme convenu je passerai  ce matin  à 10 H  …oui monsieur …. certainement madame …un instant je vais chercher vos résultats…. oui monsieur , absolument,  avec un peu de patience .. pour demain ….parfait ….. bien …  absolument ….et  la page du grand agenda  se rempli de guirlandes de noms .

Ma chère femme vient m’apporter un  flot  de courriers. Comme une marée montante, les enveloppes envahissent mon bureau. Alors j’ouvre, je lis, nous classons, et nous préparons le parcours de la journée .

Mais le bruit timide et discret de l’ordinateur me hèle, m'appelle, me rappelle.
Alors j’appuie doucement sur la barre de tâche, pour faire disparaître le lagon de mon fond d’écran …et je revois la sentance : « familial cluster or epidemic’s start ».
Pour me rassurer, je répète en moi même: "à suivre".
Ainsi mettre le doute sur une réalité me  permet d'effacer une angoisse morbide.
Finalement, je m'éloigne artificiellement d'un petit village souffrant quelque-part dans le monde.
Néanmoins, j’annonce et  mets l’article en lien sur mon blog de la grippe aviaire.
Ensuite, je cède la place à ma femme, l’embrasse tendrement dans le cou, et file vers la lourde porte de la maison. Elle claque doucement, avec un peu d'hésitation, presque sur la pointe des pieds, pour ne pas brusquer la maison.

Ah,  l’air sent le  frais et le ciel respire le  bleu, le soleil réchauffe les façades . La journée sera belle. Oh,  vivement ce soir, pour retrouver les senteurs du jardin  après avoir mouillé de pluie d’arrosoir les fleurs de l’été. Comme j'aspire alors à m'asseoir sur le bord d'une pierre, et puis  regarder et entendre sans ne  plus rien faire les petits bonheurs de l'été, seulement vivre et aimer pour embrasser la vie.

Déjà les joies et les peines  des patients se succèdent dans les maisons. Tout le monde de la ville  transpire, halète, s'époumone au moindre effort, et cherche un coin de fraîcheur. Les ventilateurs brassent l'air, il doit être midi, déjà une demi- journée d'écoulée, cela donne du courage. Déjà je peux viser les 4 heures,  le retour à la maison et le début des consultations. La journée s'étire, et je me tire dans la chaleur étouffante.

Enfin, je franchis le seuil de la maison, et un vent de fraîcheur essuie les quelques gouttes de sueur  me collant au front. Je salue les quelques patients courageux de la salle d'attente. Le travail ne sera pas trop long,  et déjà je pense à ce soir.... le jardin, les fleurs, le rire en cascade  des enfants, le tendre sourire de ma femme racontant...

Les heures coulent dans le ruisseau du temps, le chant de la vigne  s'éloigne, et la lumière de la vie allonge les ombres de la mort. Quelle sinistre pensée me traverse maintenant brusquement en ce soir d'été.

Pourquoi ?

La lumière frissonnante s'épuise comme la flamme d'une bougie.
Rentrons, il se fait tard. On devine encore  les taches de couleurs dans le noir.
Le monde s'endort doucement. Il ignore, il dort, jusqu'à demain,  un autre jour, un jour où tout peut arriver, ... alors , allons trouver le repos  pour laisser le noir à la nuit.

Il faut permettre, le temps d'un soupir, au  monde d'ici, de tomber  assoupi. Chut, il s'est  endormi. La nuit de l'esprit se remplit d'étoiles et de rêves.
Docteur, docteur, écoute.  Il est minuit, et le monde d'ici s'est évanoui sans un cris. Là bas au loin, quelque part sur la terre des gens  veillent et  pleurent. Il est minuit docteur Schweitzer...il faut dormir. Il faut dormir  pour ne pas mourrir, et ainsi, tu dois déposer ton  corps meurtri par l'esprit, dans le sein de la terre, le temps de renaitre comme le germe de la graine, dès la chaleur du premier rayon du soleil du matin.  

Déjà le ciel s'allume. Un blanc lumineux salue le jour naissant, et déjà je veille devant le petit écran. Pas de nouvelles, bonne nouvelles,...rien, ....le monde semble aller bien. Le petit village bouleversé a disparu....plus de morts et plus de vivants. J' éteins l'ordinateur, et je monte vivre le petit-déjeuner.

J'ai trop veillé et mon esprit sommeille. Le jardin s'est reposé lui, et voilà qu'il s'éveille.

A SUIVRE..... le train du destin se met en marche, le temps s'accélère, le monde se boulleverse, et un voile de brume, efface les repères de la vie. L'obsession des médias  envahit  la planète, les experts se confondent en réunions, les responsables déclament des discours.

Quel boulleversement alors que tout allait "presque"
si bien ! 

Comment ? Quoi ? Que se passe t'il ?

Vous le saurez   bientôt !  Le temps de...dire ce qui pourrait arriver ....?     


 

 

 

 

 

..

Publié dans PANDÉMIE GRIPPALE

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R
Bonjour Doc..... URGENT<br /> http://www.lefigaro.fr:80/france/20061218.WWW000000469_suspicion_de_grippe_aviaire_en_haute_marne.html<br /> 4000 poulets morts en france dans un élevage.........<br /> amitiés.
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